20 novembre 2008

Préambule

Préambule

Rescapé de la Base de l’Est, après la disparition du Commandant Ouachria et l’exil du Commandant Si Ahmed Draïa et de Si Mohamed Chérif Messaâdia, Bézouiche fut pris en charge et adopté par le M.L.G.C, puis par le M.A.L.G, dès la formation du G.P.R.A, en Septembre 1958.
Il sera affecté au Centre des Transmissions Opérationnelles (C.T.O) du Commandement Territorial Est, dans l’équipe de l’Adjudant Djaâfar.
Il sera ensuite mis à la disposition de l’Etat-Major Est, sous les ordres du Colonel Si Nasser, en vue d’un second ‘Acheminement’, avec une affectation au P.C de la Wilaya III, dans la région de l’Akfadou. Mais les choses avaient totalement changé avec la construction du barrage de la Ligne Morice.
Bézouiche qui avait déjà battu les djebels de la ‘Piste Amirouche’ jusqu’en Wilaya III avec le Commando de Slimane l’Assaut, deux années auparavant, considère cette affectation comme étant une mission véritablement suicidaire, compte tenu des préparatifs et de l’itinéraire choisi.
Une mission où tous ses compagnons, sachant pourtant à quoi s’en tenir, tombèrent en véritables héros, décimés au bord de La Seybouse, aux portes de la ville de Bône.
Après ce cruel sacrifice de ses plus proches compagnons d’armes, Bézouiche se retrouva au C.T.N. Un Centre situé au siège central du M.A.L.G. Le centre nerveux de l’Algérie combattante, qui commande les réseaux radio de l’A.L.N et du G.P.R.A.
Dans le cadre du redéploiement des services du M.A.L.G, Bézouiche sera ensuite affecté à l’E.M.G du Colonel Boumédiène, nouvellement installé à Ghardimaou. A la fin de cette brève mission, Bézouiche retrouva le C.I.T.T pour assurer les premières émissions radiotélégraphiques de l’A.P.S et activer dans le siège central du M.A.L.G à Tunis.
Dès l’ouverture de la Base Didouche, une base que Bézouiche considère comme étant la première véritable Académie Politico-militaire de l’Algérie, pour avoir fourni les meilleurs cadres à l’état algérien souverain, il se retrouva sous les ordres de Si El-Ghaouti, Commandant de la Base, pendant une année entière.
Après quoi, il fut détaché auprès de la Mission du G.P.R.A à Tripoli, sous les ordres de Si Ahmed Bouda. Là, il assistera à la création du Secteur Subsaharien (S.S.S) du Commandant Zakaria et à l’implantation des bases opérationnelles de Ghadamès et de Ghat. Après la Mission du G.P.R.A à Tripoli, le diplomate teenager qu’est devenu Bézouiche, est affecté auprès de la Mission du G.P.R.A du Caire. Une Mission dirigée par Si Ali Kafi.
Comme il s’était soustrait en 1957 aux ordres du Colonel Amirouche, qui ordonna sa re-scolarisation au Lycée Sadikia de Tunis, Bézouiche refusa tout net en 1961 les ordres de Si Laroussi et de Si Nouar de se joindre, à partir du Caire, à un turbulent groupe de stagiaires en partance pour la République Populaire de Chine. Le premier groupe du genre.
Après ce refus ùotivé, il est orienté d’office vers Tunis pour un ‘pré-stage’, une mise à niveau préalable à un départ imminent pour les académies de l’U.R.S.S.
Une préparation en physique mathématique, assurée par Si Youcef Mentalechta, un jeune et brillant physicien.
La proclamation du Cessez-le-feu bouleversa le programme établi pour Bézouiche, qui est désigné au pied levé au sein de la Commission Mixte du Cessez-le-feu.
Il rejoindra Rocher Noir, via Réghaïa, avec le ‘Groupe des 24’, dans un avion Nord Atlas de l’Armée Française, à partir de la Base Aéronavale de Bizerte.
Bézouiche eut toutes les difficultés du monde à rejoindre avec son équipe de quatre agents, le P.C de la Wilaya VI, son lieu d’affectation.
Après l’incident de Bouira, un incident où sa petite équipe, roulant en D.S 19 noire avec chauffeur, fut prise pour un groupe de l’O.A.S, il rejoindra Bou-Saâda, après avoir bravé les dangers des faux barrages des hommes de Bellounis.
L’affectation au P.C de la Wilaya VI de l’équipe de Bézouiche ne fut pas du goût du Colonel Chaâbani, qui mit en quarantaine les cinq agents du M.A.L.G. Des agents recrutés selon lui en Tunisie, arrivés directement de Tunis pour superviser le Cessez-le-feu. Arrivés par avion militaire français, s’il vous plait !
C’en était trop pour le jeune Colonel Chaâbani, dont la vision des choses était celle d’un officier supérieur qui n’a jamais connu l’extérieur depuis qu’il avait rejoint les rangs de l’A.L.N.
Après plusieurs jours de ‘Kazma’, les compagnons de Bézouiche, désarmés, sans ceinturon comme des prisonniers de guerre, furent convoqués et interrogés un à un par le Colonel Chaâbani, avant de se voir affecter dans des postes qui n’avaient rien à voir avec leur mission première.
Bézouiche fut convoqué en dernier. Non point parce qu’il était le chef de l’équipe, mais parce qu’il était le plus jeune. Lors d’un entretien mémorable, où Bézouiche tint tête au Colonel Chaâbani, au risque de sa vie même, il s’insurgea contre le mépris affiché à l’égard du déjà vieux combattant qu’il était.
Un combattant aussi ancien que le Colonel Chaâbani lui-même. Un combattant dans les rangs de l’A.L.N depuis l’âge de 14 ans, et patati…et patata…
La proclamation de l’indépendance trouva Bézouiche à Bou-Saâda, sous les ordres du Capitaine Si Tahar Laâdjel et du Lieutenant Si Saïd Abadou, où il aura l’insigne honneur de lever les couleurs de l’Algérie indépendante sur la ville des Ouled Naïl. Une ville qui adopta Bézouiche, comme elle avait adopté Etienne Dinet et les autres.
Une ville où sera déterminée la nature du pouvoir de l’Algérie indépendante, après le passage de Ben Bella et du Colonel Boumédiène, dans le tourbillon des évènements post-référendaires.
Une ville où l’Armée Nationale Populaire fut baptisée, dans le bruit des bottes. Une ville où Bézouiche fut maintenu contre son gré et d’où il désertera avec l’assistance du Colonel Si Tahar Zbiri.
Il rejoindra la Villa Joly, puis la Caserne d’Orléans à Alger pour faire son rapport, arracher sa démobilisation et crier urbi et orbi, crier à la face du monde : Veni, vidi, vici !



Le mot de la fin

Si Bézouiche a rejoint les rangs de l’A.L.N, après moult aventures ferroviaires, en parfait resquilleur de trains qu’il fut, on peut donc conclure que ce faisant, il n’a pas raté le train de l’Histoire.
En bon agent du M.A.L.G, en bon Agent des Liaisons Générales, en bon Agent des Transmissions, Bézouiche croit avoir bien transmis le Message de son combat.
Sa mission est ainsi entièrement accomplie.
A bon lecteur, Salut !

Alger, le 5 Juillet 2005.

Abdelmadjid Maâlem

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