20 novembre 2008














Couverture Tome 1


En couverture : Photo de l’auteur en Février 1957 avec le Commando de la
Base de l’Est.

Préface Tome 1

Préface Tome I

Dans le Tome 1 de sa Trilogie, l'auteur raconte son parcours. C'est l'histoire véridique, une histoire contée, d'un garçon 'né coiffé et gaucher', l'Année du Typhus,"Aâm-Ettyfis"!
Tout commença pour Bézouiche par une fugue, consécutive à un départ manqué en colonies de vacances. Il venait d'accomplir ses 13 ans. Une fugue à pied de Tébessa à Kasserine, en compagnie de son copin Boudy. Une fugue inspirée et encouragée par un jeune et énigmatique Tunisien de passage.
Dès leur arrivée à Kasserine, ils furent immédiatement arrêtés par la Gendarmerie Française. Après quelques jours de détention à Kasserine, Bézouiche et son copain Boudy furent transférés à la Prison Centrale de Sousse pour y être incarcérés. Ils seront 'logés' en cellule, en raison de leur jeune âge. Dans cette prison, ils furent contactés et pris en charge par des détenus politiques du Parti du Destour. Leur doyen, Baba Saïd, originaire de Monastir, venait d'être transféré de la prison d'Orléansville à la suite du tremblement de terre. Bézouiche apprendra beaucoup de 'choses politiques' et fut profondément marqué par cette brève détention. Une détention qui bouleversera le cours naturel de son adolescence et lui sera somme toute bénéfique. Sa soif de s'engager dans le combat pour la libération de son pays naquit dans la prison de Sousse.
Son père viendra le faire libérer quelques semaines plus tard, contre payement d'un 'café'… Revenu chez lui à Tébessa, il reprendra sa scolarité en classe de 5ème. Une scolarité gravement perturbée. Sa candidature à l'Ecole des Mousses de Brest n'ayant jamais eu de suite, il cherchera à rejoindre les rangs de l'A.L.N par tous les moyens. Mais personne ne prit au sérieux les demandes pressantes de cet adolescent à peine sorti de l'enfance. En fin d'année scolaire, il fuguera de nouveau vers Tunis, via Souk-Ahras et Ghardimaou, en resquillant dans un train de phosphate, puis dans un train de marchandises, enfin sous les sièges d'un train de voyageurs. A Tunis, il n'arrivera pas à prendre contact auprès du Markaz de l'A.L.N avec son oncle Si Ahmed, officier. Là également, personne ne voulait prendre au sérieux son désir de rejoindre le maquis, compte tenu de son jeune, très jeune âge. Il s'échappe du Markaz de Tunis pour rejoindre Monastir, à la recherche de son mentor de la prison de Sousse, Baba Saïd, libéré à l'indépendance de son pays. A Monastir, les retrouvailles furent émouvantes au sein de la famille de Baba Saïd. Sur les orientations et les conseils de son mentor, Bézouiche retournera à Tunis pour essayer à nouveau de prendre contact avec son oncle Si Ahmed et le Markaz. Mais la "Tuerie de Tunis" qui venait d'avoir lieu empêcha tout contact avec qui que ce soit. Un membre du Markaz, originaire de Tébessa et connaissant sa famille, conseilla à Bézouiche d'aller proposer son recrutement à la Base de l'Est. A Souk-Larbâa, puis à Ghardimaou, il réussit à prendre enfin contact avec l'A.L.N de la Base de l'Est. Pendant quelques jours de cette période trouble, son sort oscilla entre la vie et la mort. Sa rencontre avec le Colonel commandant la Base de l'Est, Si Amara Bouglaze en personne, lui fut salutaire et le sauva d'une condamnation à mort certaine.
L'officier supérieur, qui connaissait personnellement Si Ahmed, l'oncle de Bézouiche, pour avoir fait avec lui le Seconde Guerre Mondiale, ordonna son recrutement immédiat. C'était le 11 Novembre 1956. Bézouiche, toujours envahissant, a pour ainsi dire forcé les portes de l'A.L.N ! Il fut affecté à Markaz-Souika (K comme kilo), un markaz de ravitaillement, en qualité de 'Kateb'.
Quelques semaines plus tard, Slimane l'Assaut, chef du Commando de Souk-Ahras, le repéra et le recruta à sa demande dans son Commando de la Mort. Après plusieurs actions avec le Commando de Souk-Ahras, dans le Groupe de Choc de P'tit Mohamed, Bézouiche fut blessé et mis hors de combat dans une opération de ratissage à Kef-Errakhma, où l'hélicoptère du Colonel Jean-Pierre fut abattu. Il fut transféré à l'hôpital de Souk-Larbaâ, où il reçut entre autres, la visite du Colonel Amirouche, qui ordonna sa scolarisation immédiate au Lycée Sadikia de Tunis, après la guérison de sa blessure. Bézouiche tint tête au Colonel Amirouche et refusa net sa re-scolarisation. Il s'enfuit de l'hôpital pour rejoindre son Commando, qui se préparait à conduire une Compagnie d'Acheminement d'armes vers la Wilaya III, dans le sillage du Colonel Amirouche. En cours de route, Bézouiche fit la connaissance de El-Baraka et de son adjoint Azzedine, dans la région d'El-Milia, en Wilaya II, après la fameuse embuscade, dite du 14 Juillet 1957. A la limite de la Wilaya III, à Serj-El-Ghoul, Slimane l'Assaut, le Chef de son Commando, remit dans des conditions rocambolesques, la Compagnie d'Acheminement avec armes et bagages, en faisant signer de force au Commandant H'mimi les bordereaux de réception. Au cours d'un retour précipité et plein de péripéties avec le Commando de Slimane l'Assaut, Bézouiche fut parmi les premiers à apprendre, sur place, le décès de El-Baraka, héros de la Wilaya II, déchiqueté par un obus perdu.
Slimane l'Assaut eut ensuite maille à partir avec les deux Messaoud, deux officiers de la Wilaya II. Il s'agit de Messaoud El-Ksentini et Messaoud Bouali, qui provoquèrent une brève mais violente confrontation armée avec le Commando de Slimane l'Assaut. S'ensuit une fuite éperdue des hommes de Slimane l'Assaut, jusqu'à leur fief de Kef-Errakhma. Dès leur arrivée à la Base de l'Est, Slimane l'Assaut et les hommes de son Commando, y compris Bézouiche, furent désarmés et arrêtés par le Capitaine Bensalem, Chef du 2ème Bataillon.
Le récit qui couvre la période allant d'Août 1955 à Août 1957, évitera volontairement le style dogmatique et doctoral. Il est rédigé à bon escient dans un style léger, parfois badin, à la portée du plus grand nombre, pour une lecture agréable, captivante, pourquoi pas divertissante. Donc forcément enrichissante.
Un récit conté de l'Histoire, pour distraire et enseigner à la fois.
Un récit où la rancœur n'existe pas. Le récit d'un adolescent, débité avec toute la sensibilité et l'humanité, mais aussi avec l'acuité d'observation, propres à son âge.
Le narrateur, le héros, ne tirant aucune gloriole de ce qu'il considère comme son simple devoir que d'avoir combattu pour la libération de son pays, jette avec humilité un regard, à la fois serein sur ce qu'il a accompli et surpris de ce qu'il a enduré.
Mais il n'a pu s'empêcher à chaque occasion de faire digression pour replonger brièvement dans son enfance ou de coller au présent, pour faire ici et là des constats parfois amères, des commentaires ou des observations souvent utiles, en prise directe avec divers sujets d'actualité, soumis à la reflexion du lecteur.
Digressions opportunes aux yeux de l'auteur, ces brefs sauts, ces navettes furtives dans l'espace et dans le temps, tout en ramenant le lecteur à son vécu quotidien, annonçent en filigrane le contenu des deux tomes qui suivent.
Des documents photographiques et autres, inédits, illustrent les récits de la Trilogie.
Le Tome 2 couvrira la période allant de Septembre 1957 à Septembre 1958, sous le titre :"Les Transmissions de la Base de l'Est."
Le Tome 3 clora la trilogie en couvrant la période allant jusqu'à la Proclamation de l'Indépendance. Il aura pour titre : ‘Bézouiche M.A.L.Gache’.

Abdelmadjid Maâlem 





                              شـهتدات بـزويـش
                                     (مـــلـــخـــص)                          
في الكتاب I من ثلاثيته ، يقص الكاتب مسيرته.
إنها قصة حقيقية. قصة مروية ، لفتى أقبل حظه وأعسر ، ولد "عام التيفيس" !
كانت البداية لبزويش، ليس أول نوفمبر، بل بفرار ناتج عن تخلفه في السفر إلى مخيم المطل وهو قد أتم ثلاثة عشرة سنة من عمره ، فرار من تبسة إلى القصرين مشيا على الأقدام ، رفقة صديقه بودي. حال وصولهما إلى القصرين ، تم مباشرة القبض عليهما من قبل الجندرمة الفرنسية. بعد أيام من الحبس في القصرين ، نقل بزويش وصديقه إلى السجن المركزي لمدينة سوسة من أجل سجنهما.
تم "إسكانهما" بحبس انفرادي (في السيلون) نظرا لصغر سنهما. في ذلك السجن، لتصل بهما و تعهدهما معتقلون سياسيون من حزب الدستور. كان أكبرهم "بابا سعيد"، وأصله من منستير، حديث النقل من سجن أورلييانفيل (الأصنام) بعد الزلزال العنيف الذي أصابها سنة 1954.
تعلم بزويش الكثير من "الأمور السياسية" وتأثر بالغ التأثر بذلك الحبس الوجيز. الحبس الذي قلت السير الطبيعي لمراهقته وكان في الحاصل ذا فائدة له.
لقد ولد تعطشه الانخراط في معركة تحرير بلاده في سجن سوسة.

حصر والده بعد ذلك ببضعة أسابيع من أجل إطلاق صراحه مقابل "قهوة".
لدى عودته إلى البيت بتبسة ، استأنف دراسته بقسم السنة الثانية متوسط ، دراسة التي طرأ عليها اضطراب شديد ، كون ترشحه لمدرسة النواتي ببراست باء بالفشل...
حاول الالتحاق بصفوف جيش التحرير بكل الطرق ، ولكن لا أحد أدلى أي اعتبار للطلب الملح لذلك المراهق الحديب العهد بالطفولة ، عند نهاية السنة المدرسية ، فر ثانية نحو تونس عبر سوق أهراس و غردماو ، وذلك احتيالا على متن قطار للفسفات ، وبعدها على متن قطار للسلع و أخيرا تحت مقاعد قطار للمسافرين.
بعد وصوله إلى تونس ، لم يتمكن من الاتصال لد المركز التابع لجيش التحرير الوطني ، بعمه السي أحمد ، ضابط.
هناك أيضا ، لم يأخذ أحد رغبته في الالتحاق بالجبل بعين الاعتبار نظرا لكونه صغيرا ، صغيرا جدا في السن. فر من المركز بتونس متوجها إلى مونستير للبحث عن مرشده (معلمه) بسجن سوسة ، "بابا سعيد" الذي أطلق صراحه غداة استقلال بلاده.
كان اللقاء من جديد بمونستير مؤثرا وسط عائلة "بابا سعيد".
على ضوء إرشادات و نصائح مرشده ، عاد بزويش إلى تونس كي يحاول مجددا الاتصال بعمه السي أحمد والمركز ولكن "مذبحة تونس" التي جرت حينها حالت دون الاتصال بأي كان. قام عضو من المركز ، أصله من تبسة ويعرف عائلته بنصح بزويش أن يذهب ويعرض تجنده بالقاعدة الشرقية.
بسوق الأربعة ثم بغردماو ، نجح أخيرا في الاتصال بجسش التحرير الوطني للقاعدة الشرقية.
خلال بضعة أيام من تلك الفترة المضطربة ، تمايل مصيره بين الحيات والموت. إن التقاءه مع العقيد قائد القاعدة الشرقية ، السي عمارة بوقلاز شخصيا كان بمثابة المنجد ، إذ أنقذه من حكم أكيد بالإعدام.
هذا الضابط السامي الذي يعرف شخصيا السي أحمد ، عم بزويش ، لكونه شارك رفقته في الحرب العالمية الثانية ، أمر بتجنيده الفوري.
كان ذلك في 11 نوفمبر 1956.
يمكن القول أنّ بزويش ، الدائم الاكتساح ، قد "كسر أبوات" جيش التحريرالوطني (!)
تم تعيينه بمركز السويكة ، مركز للتموين بصفة "كاتب".
بعد مرور بعض أسابيع ، لاحظه سليمان لاسو ، قائد كومندوس سوق أهراس وقام بتجنيده بطلب منه في كومندوس الموت الذي يقوده.
بعد عدة عمليات رفقة كومندوس سوق أهراس ، ضمن مجموعة الصدام لــ بتي محمد ، أصيب بزويش بجروح واعتبر عاجزا عن القتال وذلك خلال عملية تمشيط بكاف الرخمة ، أين تم إسقاط الطائرة المروحية لكلونيل الجيش الفرنسي.
نقل إثرها إلى مستشفى سوق الأربعاء ، أين حظي من بين الزيارات بزيارة العقيد عميروش الذي أمر بإلحاقه الفوري بثانوية "الصاديقي" بنونس ، بعد شفاء جرحه.
عارض بزويش العقيد عميروش ورفض استئناف دراسته رفضا باتا.
فرّ من المستشفى للالتحاق بكومندوس سليمان لاسو التي كانت تستعد لمرافقة كتيبة توجيه الأسلحة نحو الولاية III على خطى العقيد عميروش ، العملية التي وصفها بزويش بــ "المسيرة الكبرى على درب عميروش".
في أثناء السير ، تعرف بزويش على البركة و على مساعده عز الدين ، بمنطقة المليّة ، في غابة مشّاط بالولاية II ، بعد الكمين المشهور ، المسمى بكمين 14 جويلية 1957.
عند حدود الولاية III ، بسرج الغول ، قام سليمان لاسو ، قائد الكمندوس و في ظروف خيالية بتسليم كتبة توجيه الأسلحة والأمتعة ، بالتوقيع الجبري على لوائح الاستلام للمقدم  سي حميمي.

خلال رجوع عاجل ومليء بالأحداث رفقة كومندوس سليمان لاسو ، كان بزويش من الأوائل الذين علموا بعين المكان استشهاد "البركة"، بطل الولاية II ، ممزقا بقذيفة طائشة.
وقع بعد ذلك سليمان لاسو في نزاع مع "المسعودين" ، ضابطين من الولاية II ، هما مسعود القسنطيني و مسعود بوعلي اللذان أثارا مواجهة مسلحة قصيرة ولكن عنيفة مع كومندوس سليمان لاسو. تلا ذلك فرار مدلّة لرجال سليمان لاسو إلى غاية منطقتهم بكاف الرخمة.
فور وصولهم إلى القعدة الشرقية ، تم القبض على سليمان لاسو وعلى رجال مفرزته ومن ضمنهم بزويش و تجريدهم من أسلحتهم من طرف الرئد بن سالم ، قائد الفيلق الثاني.
إن السرد الذي يغطي الفترة الممتدة من أوت 1955 إلى أوت 1957 ، سيبتعد بصفة مقصودة عن الأسلوب ألجزمي والمتصنع. إنه محرر عن بصيرة بأسلوب خفيف ، مزاح أحيانا ، في متناول أكبر عدد ، من أجل قراءة شيقة ولم لا مسلية ، وبالتالي أكيد مثرية.
نبأ مسرود من التاريخ ، بهدف التسلية والتعليم في آن واحد.
نبأ لا وجود فيه للغل. نبأ مراهق ، مروي بكل الإحسان والإنسانية ، بالإضافة إلى حدّة الملاحظة المتصلة بسنه.
إن الراوي ، البطل ، الذي لا يغترّ بما يعتبره مجرد واجب ، كونه حرب من أجل تحرير بلاده ، يلقي وبكل تواضع نظرة هادئة على ما أنجزه وفي آن واحد مندهشة ممّا عانه.
عبد الجيد معلّم المدعو بزويش.


Prologue Tome 1

Prologue

Alger, Octobre 1962.
-Slimane ! Hé Slimane !
L’homme interpellé était de petite taille, le front dégarni, la joue gauche tailladée par une vieille balâfre. Il était tout de bleu vêtu, pantalons et blouson jean.
Comme toujours !
Il se retrourna vivement, sur ses gardes, presque aux aguets.
Comme toujours !
-Bézouiche ! Répondit-il, à voix basse, mais gutturale, à peine perceptible, dans un Square Bresson grouillant de monde. Un monde interlope. Un monde familier depuis toujours à Slimane.
Attablés au Tontonville, Slimane et le jeune homme, qui ne s’étaient plus revus depuis 1958, échangèrent des nouvelles.
Bézouiche, maintenant jeune homme de vingt ans, venait d’être démobilisé. Il venait d'accomplir son devoir pour la libération de son pays. Il a eu l’immense privilège, un privilège jamais plus itératif espère-t-il, de hisser le drapeau de son pays libéré sur la ville de Bou-Saâda.
Il venait d’arracher sa propre libération, la feuille de démobilisation dans la poche.
Slimane peu bavard, venait de nulle part. Il prit par la main le démobilisé, paternellement, et se dirigea avec lui vers le N°4 de l’Avenue Pasteur.
Chemin faisant, il distilla parcimonieusement ses mots, en disant à Bézouiche que le correspondant à Alger du ‘New-York Times’ l’avait invité à New-York pour écrire un livre sur le Commando de la Base de l’Est, le Commando de Souk-Ahras, le Commando de Slimane l’Assaut.
-Bézouiche ! Toi tu parles Anglais et tu as bonne mémoire. Tu vas lui raconter les ‘Aventures’ du Commando.
Après quelques moments de réflexion, le nez en l'air comme toujours, il ajouta :
-Est-ce que tu as conservé la photo du Commando. Celle que je t’ai donnée en 1958 ?
-Oui Slimane. Elle est un peu défraîchie par les vicissitudes de la guerre, par mes propres vicissitudes, mais elle est en bon état. Elle se trouve avec d'autres photos chez Mouima, ma mère. Ta propre écriture et ta signature au verso de la photo, ainsi que la date sont toujours lisibles. J’ai rafistolé les écornures avec du scotch, mais elle est toujours en bon état, je crois. Répondit Bézouiche.

Arrivé au N°4 de l'Avenue Pasteur, Slimane présenta le jeune homme à un journaliste US très accueillant et très attentif. Correspondant permanent du New York Times à Alger, le journaliste, en professionnel, était préocupé avant tout par l'actualité internationale. L'indépendance de l'Algérie tenait tout naturellement la vedette de cette actualité, dans l'Amérique du Président de J.F. Kennedy.
Bézouiche également n’avait pas encore ‘digéré’ les évènements de ‘sa’ Guerre de Libération, occupé qu’il était à vivre dans l'euphorie l’Indépendance de son pays. Son indépendance. Sa liberté. Sa libération. Sa jeunesse retrouvée.
Une foule de projets se bousculaient dans sa tête. Alors que des malins squattaient en toutes impunité par effraction des commerces sur les grands boulevards et de somptueuses villas sur les hauteurs, il était, lui, préoccupé d'abord à vivre son présent, le vivre intensément afin de rattrapper les années de son adolescence. Ensuite il pensait à préparer son avenir. Un avenir plein de promesses et de joie de vivre. Son passé ? Il aura toute la vie pour y revenir.
Pour l’instant, Bézouiche portait son regard droit devant.
Il prit poliment les coordonnées du journaliste, fit de vagues promesses à Slimane et prit la poudre d'escampette. Il s’esquiva en direction des larges horizons que son avenir lui faisait miroiter.
Promesses tenues ! Foi de Bézouiche !
Quarante ans, plus tard…

*******************
Avertissement

Toute ressemblance avec des faits ou des personnages vivants ou ayant vécu est le pur fruit de la vérité vraie.

Table des matières Tome 1

Table de matières

Préface. Page 3
Prologue. Page 5
Avertissement. Page 7

Première Partie : Comment Bézouiche fit son intrusion dans le Mouvement de Libération.
Chapitre 1 : La fugue. Page 9
Chapitre 2 : L'Arrestation. Page 19
Chapitre 3 : La Prison. Page 30
Chapitre 4 : Vie Carcérale. Page 40
Chapitre 5 : Libération. Page 52
Chapitre 6 : Tébessa. Page 62
Chapitre 7 : Errance Ferroviaire. Page 75
Chapitre 8 : Tribulations en Tunisie. Page 89

Deuxième Partie : Le Recrutement de Bézouiche.
Chapitre 9 : Base de l'Est. Page 109
Chapitre 10 : Markaz-Souika. Page 123
Chapitre 11 : Commando. Page 139
Chapitre 12 : Kef-Errakhma. Page 157
Chapitre 13 : Groupe de Choc. Page 175
Chapitre 14 : Baptême de Feu. Page 197
Chapitre 15 : Hammam-N'Baïel. Page 215
Chapitre 16 : La Mitraillette de Bézouiche. Page 237
Chapitre 17 : Bézouiche Hors de Combat. Page 257

Troisième Partie : L’Acheminement ou la ‘Longue Marche’ sur la ‘Piste Amirouche’.
Chapitre 18 : Le Colonel Amirouche. Page 299
Chapitre 19 : Vers la Wilaya III. Page 321
Chapitre 20 : Wilaya II - El-Baraka. Page 349
Epilogue. Page 369

Epilogue

Voilà, Slimane ! Bézouiche a raconté, a conté à sa façon et avec sa perception propre, avec un peu en retard peut-être, les ‘Aventures’ du Commando de la Base de l'Est. Du Commando de Souk-Ahras. De notre Commando.
De ton Commando !

Alger, le 20 Août 2003

Couverture Tome 2

En Couverture : Photo de l’Auteur à l’âge de 16 ans (Juillet 1958).

Avertissement

Avertissement

Que le lecteur ne s'y méprenne pas. Ceci n'est pas un livre d'histoire. L'auteur n'est pas historien. Ce n'est pas non plus un livre 'à histoires'. L'auteur, qui se garde bien de polémiquer sur les évènements et les hommes, ne veut point en faire. Tout comme il ne s'identifie point à un historien, l'auteur n'a pas non plus l'honneur d'appartenir à la race des chevaliers de la plume. Il pianote sur le clavier de son ordinadeur. Aux uns et aux autres, à ceux-ci et à ceux-là, Bézouiche livre ses témoignages, sur les pages de gloire écrites par ses aînés, ses compagnons d’armes. Sans afficher de gloriole, ni verser dans le dithyrambique, il soumet au lecteur ses témoignages. A lui d'en faire bon usage. Car, avant d’apprendre à écrire, il faut d'abord et en toute logique apprendre à lire.
Enfin, pour savoir écrire, il faut d'abord savoir lire. L'auteur n'énonce ici rien d'autre que la plus banale des vérités. Son éducation étant basée sur le sacro-saint précepte coranique : Iqrâ !

Abdelmadjid Maâlem

Préface Tome II

Préface Tome II

Dans sa Trilogie intitulée ‘Les Témoignages de Bézouiche’, c'est-à-dire les témoignages d'un ado, l'auteur raconte son parcours, à sa manière. Des témoignages 'par en-bas', donc forcément des témoignages du terrain. Des témoignages par lesquels l’auteur rend hommage à ses aînés, à ses compagnons d'armes, aux héros encore vivants et à ceux qui sont tombés au champ d'honneur. Enfin, par fidélité, à ceux qui ont voulu qu'il soit ce qu'il est, c'est-à-dire humble serviteur de son pays. Un pays au service effectif duquel il a consacré 46 ans de sa vie. Par devoir de mémoire, il retrace fidèlement les détails de son parcours, en demandant d'avance l'indulgence de ses compagnons d'armes, de ses héros, de tous ceux que son parcours à croisé, qu'une mémoire de 'gosse' pourrait avoir omis bien involontairement de citer ou de minimiser le rôle ou le parcours. Un parcours épique, dans tous les cas, comme celui de tous les Combattants pour la Liberté. Le présent ouvrage constitue la suite chronologique du Tome 1. Un ouvrage que l’auteur a volontairement choisi d’intituler 'Les Transmissions de la Base de l'Est’, afin de ne pas polémiquer sur les évènements et sur les hommes. Il couvre la période allant de Septembre 1957 à Septembre 1958, date de la proclamation du G.P.R.A, au lendemain de la disparition de la Base de l’Est.
Après son retour de l'Acheminement en Wilaya 3, Slimane l'Assaut et l'ensemble des hommes de son Commando, le Commando de Souk-Ahras, furent désarmés par le Capitaine Abderrahmane Bensalem. Slimane l'Assaut fut mis aux arrêts par le Commandement de la Base de l'Est. Ses hommes furent dispersés à tous vents, 'comme pour semer les graines de l'héroïsme '.
Bézouiche se retrouva seul, désarmé, dans le Bec-de-Canard, en Zone 2 de la Base de l'Est. Il venait de parcourir plus de 600 kilomètres, en moins de trois mois. Il pesait à peine une quarantaine de kilos. Il venait d'avoir 15 ans. En moins d'une année de maquis, Bézouiche était déjà considéré comme 'Ancien Combattant'.
Un agent de recrutement un peu spécial, Si El-Hadi, le repéra et le sélectionna pour suivre le premier stage des Transmissions de l'A.L.N en Base de l'Est.
La petite Equipe des Transmissions de Si Laroussi, une équipe composite, était constituée pour l'essentiel de jeunes combattants issus directement du maquis. Mohtichou, l'Instructeur Principal, venait du Canal de Suez, après y avoir été largué avec les parachutistes de l'Armée Française, lors de l'Agression Tripartite contre l'Egypte. Deux autres stagiaires venaient également d'Egypte. Mais ceux-là avaient été envoyés par Ahmed Ben Bella, pour une formation de 'Sans-Filistes' dans l'Armée Egyptienne, juste avant l'arraisonnement de son avion.
Il y avait aussi 'Si Brahim le Topographe', étudiant en Calligraphie à l'Université d'El-Azhar, devenu le premier météorologue de l'A.L.N. Zinet Mohamed, futur cinéaste, se trouvait également parmi le petit groupe de stagiaires (photo page 39). Bézouiche assimila douloureusement, mais très vite l'alphabet Morse. Son stage fut abrégé en une quarantaine de jours. Il fut affecté au P.C de la Zone 2 de la Base de l'Est, avant de refaire son examen de fin de stage avec ses camarades de promotion, en présence d'Agents des Transmissions venus de la Wilaya V. Un brevet d'opérateur radio avec grade de Sergent sanctionna son examen. Il vivra la jonction entre l'Est et l'Ouest, l'unification des Transmissions de l'A.L.N., sous les ordres du Commandant Omar. A son retour au P.C de la Zone 2 de la Base de l'Est, il commandera le premier réseau en phonie de toute l'A.L.N. Un réseau grâce auquel fut transmis le premier et unique reportage radiophonique en direct et en temps réel d'un accrochage. Le seul du genre, durant toute la guerre de Libération Nationale. Bézouiche sera par la suite affecté au P.C de la Zone 3, quelques semaines après le bombardement de Sakiet-Sidi-Youcef. L'Equipe des Transmissions de Si Laroussi déménagera à Fondouk-Choucha pour faire les choses en grand et former la 5ème Promotion des Transmissions de l'A.L.N. Bézouiche demeura seul au P.C de la Base de l'Est, un P.C déplacé à Ghardimaou, avec une station radio devenue muette. Une période trouble, pendant laquelle le Sergent Bézouiche partagea très étroitement sa vie quotidienne avec Si Ahmed Draïa, Si Mohamed-Chérif Messaâdia et d'autres officiers (photo page 218). Le P.C de la Base de l'Est était placé sous les ordres du Commandant Ouachria, avec lequel Bézouiche eut maille à partir, à la suite d'une tentative de désertion râtée. Le dernier Ordre de Mission signé par le Commandant Ouachria avant sa disparition (Document page 157), permit à Bézouiche de partager pendant quelques jours la vie des stagiaires de la 5ème Promotion, avant de rejoindre de nouveau le P.C de la Base de l'Est, puis celui de la Zone 2. La proclamation du G.P.R.A, le 19 Septembre 1958, scella le sort de l'éphémère 'Wilaya de Souk-Ahras' et mit un terme à la mission de Bézouiche en Zone 2 et en Base de l'Est.
Très marqué par son combat et par les vicissitudes de ses affectations successives, Bézouiche se retrouva dans le Service Psy du Docteur Frantz Fanon à l'Hôpital Charles Nicole de Tunis, pour une 'Cure d'Insuline'.
Une cure de remise en forme, avec à la carte un véritable 'lavage de cerveau', qui le remettra de ses épreuves. Il fut l'un des premiers Agents de Transmissions à séjourner au C.A de Mégrine. Un Centre d'Accueil et de repos pour une nouvelle race de combattants. Des combattants qui dépendront d'abord du M.L.G.C, ensuite du M.A.L.G. Quant à la Base de l'Est, l'éphémère 'Wilaya de Souk-Ahras' du Colonel Si Amara Bouglaz, du Commandant Ouachria, du Commandant Si Ahmed Draïa, de Si Mohamed Chérif Messaâdia, elle sera dissoute, sacrifiée sur l'autel d'un saut qualitatif de la Guerre de Libération Nationale. Tout comme ce fut auparavant le cas pour le Commando de Slimane l'Assaut, le Commando de Souk-Ahras. Le récit évitera volontairement le discours dogmatique, doctoral ou doctrinal. Bref, la phrasélogie et la réthorique ex cathedra. Il est rédigé à bon escient dans un style simple, léger, parfois badin, à la portée du plus grand nombre, pour une lecture agréable, captivante et divertissante. Pourquoi non ?
Une lecture forcément enrichissante. Un récit conté pour l'Histoire, pour de la petite histoire également, pour distraire et enseigner à la fois. Un récit où la rancœur n'existe point. Des témoignages qui collent aux réalités du terrain, aux réalités vécues par l'auteur. Un témoignage effectué par devoir de mémoire, que Bézouiche le ‘Plus-petit-des-grands’, le plus jeune des anciens, livre directement au lecteur, de la manière la plus simple, la plus humaine, afin de lui permettre de jeter un regard serein sur la grande Epopée de Novembre. Sur sa petite épopée également, avec la satisfaction ultime pour lui d'avoir tout simplement accompli sa part de devoir pour la Libération de la Mère-Patrie. Le récit d'un adolescent, débité de mémoire, une mémoire miraculeusement rafraîchie, avec toute la sensibilité et l'humanité, mais aussi avec l'acuité d'observation, propres à son âge. Le narrateur, le héros, ne tirant aucune gloriole de ce qu'il considère comme son simple devoir le fait d'avoir combattu pour la libération de son pays, jette avec humilité un regard, à la fois serein sur ce qu'il a accompli et surpris de ce qu'il a enduré.
Comme dans le premier volet de ses témoignages, l’auteur n'a pu s'empêcher à chaque occasion de faire digression pour replonger brièvement dans son enfance ou de coller au présent, pour faire ici et là des constats parfois amers, des commentaires ou des observations souvent utiles, en prise directe avec divers sujets d'actualité. Des sujets qu'il soumet pêle-mêle à la réflexion du lecteur. Digressions opportunes aux yeux de l'auteur, ces brefs sauts, ces navettes furtives dans l'espace et dans le temps, tout en ramenant le lecteur à son vécu quotidien, annonçent en filigrane le contenu des deux autres volumes de sa Trilogie.
Des documents authentiques et inédits illustrent ici et là les récits de la Trilogie.

Abdelmadjid Maâlem

Table des Matières - Tome 2

Table des Matières

PREFACE Page 3
AVERTISSEMENT Page 9
CHAPITRE 1 : Halte au Bec-de-Canard. Page 11
CHAPITRE 2 : Si Laroussi et son Equipe. Page 25
CHAPITRE 3 : Les Agents de l'Ouest Page 45
CHAPITRE 4 : Bézouiche en Stage Page 49
CHAPITRE 5 : Bézouiche en Zone 2 Page 69
CHAPITRE 6 : Le Brevet de Bézouiche Page 83
CHAPITRE 7 : Parenthèses familiale Page 97
CHAPITRE 8 : Retour au 2ème Bataillon Page 109
CHAPITRE 9 : Bézooka, le Chien et les autres. Page 121
CHAPITRE 10 : Bézouiche en Zone 3. Page 131
CHAPITRE 11 : Le Temps des incertitudes. Page 141
CHAPTIRE 12 : Le C.I.T.T. Est. Page 147
CHAPITRE 13 : La 5ème Promotion. Page 157
CHAPITRE 14 : Période trouble. Page 185
CHAPITRE 15 : La fin d'une époque. Page 205

Couverture Tome 3


En Couverture : Photo de l’auteur à 20 ans sous le drapeau de la patrie libérée.

Préface

Préface

En refermant le troisième tome des ‘‘Témoignages’’ de Abdelmadjid Maâlem, intitulé Bézouiche M.A.L.Gache, un sentiment de bien-être m’envahit, fait de vigilance actionnelle pour le présent de notre nation et de confiance souriante pour son avenir fondée sur le rappel ému mais lucide, admiratif mais empreint de raison critique, du formidable bouleversement positif qu’a été pour notre société dans son ensemble, quels qu’aient pu être les sacrifices consentis et les souffrances endurées, notre guerre d’indépendance nationale. Cet ouvrage témoigne du fantastique redéploiement des énergies créatrices de notre peuple induit par sa lutte de libération nationale pour trancher le nœud gordien de l’une des dominations coloniales parmi les plus longues, les plus brutales et les plus décivilisatrices que l’humanité contemporaine ait connue pour renaître à la liberté collective et personnelle sous la forme nationale, se recentrer dans ses aires civilisationnelles et participer de manière volontaire et expansive au temps de la mondialité en acte, à la temporalité contrastée et toujours en mouvement de l’aventure humaine.
Les trois tomes des ‘’Témoignages’’ de Bézouiche sur l’Armée de Libération Nationale dans laquelle l’auteur a servi de 1956 jusqu’à la victoire finale méritent d’être lus par les lectrices et lecteurs d’aujourd’hui, jeunes et moins jeunes, mais surtout les plus jeunes parce qu’ils communiquent ce sentiment de bien-être national, ce souffle puissant de l’exaltante, complexe et difficile aventure partiellement réversible et à jamais inachevée de la liberté humaine qui a transformé notre peuple dominé et dévitalisé en nation impétueuse et disciplinée, en acteur de sa propre histoire et de l’histoire mondiale même si à certains moments, après la victoire décisive, ce souffle s’est dispersé et affaibli, faisant courir le risque à notre nation de voir à nouveau se refermer sur elle les parenthèses de l’histoire.
Le surtitre des ‘’Témoignages’’ de Bézouiche : Armée de Libération Nationale, ne doit pas induire le lecteur potentiel en erreur. Bien sûr Bézouiche a combattu l’armée coloniale française les armes à la main.
A quatorze ans, affecté à la Base de l’Est, il intègre le commando de ‘’Slimane l’assaut’’, ravitaille la wilaya 3 en suivant la ‘Piste Amirouche’ et participe à la bataille de Kef-Errakhma où il est grièvement blessé. Le troisième tome de ses ‘’Témoignages’’ se fait l’écho de ces faits d’arme sur le ton de la légitime fierté mais sans emphase.
L’immense intérêt de ce troisième tome est cependant ailleurs. Il est d’introduire le lecteur dans un espace encore peu connu par le grand public quoique déjà partiellement exploré et balisé par des récits et des travaux historiques, celui de l’organisation techno-scientifique de la guerre d’indépendance nationale sans lequel la victoire frontale contre l’armée de reconquête coloniale serait restée aléatoire malgré le courage héroïque de nos moudjahidine, sans lequel la conquête de l’indépendance elle-même, aussi spectaculaire et brillante fût elle, aurait pu être terriblement superficielle ou périlleuse comme le montre l’histoire effective de nombreux processus de décolonisation. L’ALN fut, mais ne fut pas seulement, l’expression armée de la contre violence de notre peuple. Notre guerre d’indépendance nationale fut menée certes par des femmes et des hommes au cœur battant, au tir rapide et précis, mais aussi aux neurones éveillés, unifiant les combattants et le peuple avec les ressources de la mobilisation politique nationale, mais aussi avec celles d’un apprentissage méthodique, volontariste, intensif des techno sciences. Le lecteur d’aujourd’hui doit savoir qu’en sept ans de guerre, l’Algérie combattante a formé dans ses Centres, en comptant d’abord sur ses propres forces, un nombre incommensurablement plus élevé de techniciens, de spécialistes et de gestionnaires que la France coloniale n’en a formé pendant 132 ans.
C’est une partie de cet espace studieux, discret où le Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales (MALG) forge de manière très « cartésienne » sa principale force de frappe, l’intelligence algérienne, que nous invite à pénétrer Abdelmadjid Maâlem. Je laisse au lecteur le plaisir d’entrer dans cet univers avec Bézouiche pour guide. Ce « gosse » de Tébessa qui a quitté l’école en classe de 5ème pour participer à la libération de son pays au même titre que les adultes de sa famille, et qui apprendra à résoudre les équations du second degré avant ses anciens condisciples, et beaucoup d’autres choses…
Ces quelques lignes, je les ai écrites pour rendre hommage à tous les Bézouiche de notre peuple, passés, actuels et à venir, disciplinés, parfois rebelles et toujours malicieux, fiers de leur pays et curieux du monde.
Je les ai écrites aussi en hommage à mes compagnons de lutte du MALG avec lesquels j’ai en partage la conviction têtue que la modernisation méthodique de notre pays est indissociable de son épanouissement national et de son inscription dynamique dans un monde multipolaire.
Je les ai écrites enfin en hommage au génie de notre nation, capable hier comme demain d’étonner le monde et de contribuer à l’humaniser dès lors qu’elle fonctionne à plein régime au rythme de son pluralisme centripète et de son unité différentielle dont les ‘’Témoignages’’ de Bézouiche sont un bon exemple, rafraîchissant et attendrissant à la fois, mais surtout roboratif et stimulant.

Abdelaziz Bouteflika

Avant-propos

Avant-propos

Dans cette troisième et dernière partie de ses témoignages, Bézouiche, ‘M.L.G.Ciste’, puis ‘M.A.L.Gache’, retrace son parcours pour la période allant de la formation du G.P.R.A, en Septembre 1958, au cessez-le-feu et la proclamation de l’indépendance. Par les hasards de l’histoire, le M.A.L.G fut pour lui ‘une affaire de famille’, pourrait-on dire. Puisque son père et d’autres membres de sa famille étaient également ‘M.A.L.Gaches’, c’est-à-dire des combattants de l’A.L.N activant au sein du Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales du gouvernement provisoire de l’Algérie combattante, le G.P.R.A.
Généralement, on ne livre pas au premier venu les secrets de sa propre famille. Mais Bézouiche ne sait pas tenir sa langue. Il a donc résolument pris le parti de briser ce tabou familial traditionnel et de parler. De parler haut et fort en livrant ses témoignages, sans retenue ni complaisance, en précisant bien clairement qu’il n’a de compte à régler avec personne, ni avoir jamais eu l’intention de déballer un quelconque ‘linge sale’ de famille. Il n’en a point.
Il n’oubliera cependant pas de tourner sept fois sa langue avant de parler. De peser et de mesurer ses mots à l’aune de la bienséance et de la bonne foi.
Comme dans les deux premiers tomes, il livre ses témoignages par le bas, c'est-à-dire à partir des réalités du terrain, afin de s’acquitter du troisième et dernier de ses devoirs, celui de la mémoire. Son premier devoir ayant été celui de combattre, les armes à la main, pendant six années, pour la libération de sa patrie. Son second devoir était de combattre, dans le cadre du ‘Djihad El-Akbar’ comme le lui disait feu le Colonel Chaâbani de la Wilaya VI, pour la reconstruction et l’édification de son pays meurtri, enfin libéré après 132 ans d’occupation.
Un combat qui dura pour lui 40 ans pleins. Un combat effectif qui prit fin avec sa retraite, décidée par les hasards de l’histoire, un 1er Novembre. Celui de l’Année 2002.
En accomplissant son devoir de mémoire, l’auteur, par son âge, se considère comme étant le 'petit dernier' de la 'famille révolutionnaire', le cadet des Aînés. Ces Géants de l’Histoire. Dans cette difficile mais exaltante entreprise, le cœur et la raison de l’auteur ont longuement hésité entre la fierté d’écrire et l’humilité de témoigner.
Il a préféré rester modeste devant l’Histoire.
Sans verser dans la langue de bois, une langue à jamais étrangère pour lui, il livre donc les témoignages du cadet sur les aînés. Le témoignage du petit sur les grands. Des témoignages vécus par le bas, à partir des dures réalités du terrain. Par son parcours, Bézouiche se considère comme étant le pur produit de l’A.L.N et du M.A.L.G, ses meilleures écoles.
Sans aucun complexe, sans aucune retenue, sans aucune complaisance, il évoque ses souvenirs. Mais il ne fait aucune révélation fracassante ou sensationnelle, même s’il a exercé là où battait le cœur de l’Algérie Combattante. Dans les centres nerveux les plus sensibles de la Guerre de Libération Nationale.
Tout comme il ne lèvera aucun voile sur les ‘mystères’ qui entourent toujours et encore les 'Malgaches', même s’il a partagé leur vie des années durant. Car les 'Malgaches' se considéraient comme étant de simples combattants, comme tous les membres de l'A.L.N.
Que l'honorable lecteur ne s'attende donc pas à des révélations sur une catégorie de combattants qui avaient pour mission d'agir dans la discrétion et parfois dans l'ombre, avec la clarté d'esprit que commande l’idéal de tous.
Un idéal de liberté éclairé par les valeurs de Novembre 54.
Cependant, comme tout les combattants aguerris, ces hommes et ces femmes, dont l’effectif final frisera le millier au 19 Mars 1962, soit environ l’équivalent de quatre bataillons de choc, porteront à jamais les séquelles de leur combat. La clandestinité et la rigueur dans laquelle ils ont été formés marqueront à jamais leur personnalité et feront d’eux des hommes et des femmes, des citoyens qui serviront à divers échelons leur pays dans la discrétion, la retenue, …et le silence !
Comme eux, Bézouiche n’oubliera jamais les mots d’ordre qui avaient balisé sa formation. Comme dans un CD-ROM inaltérable, l’avertissement :
‘Attention ! Les murs ont des oreilles !!!’ restera à jamais gravé dans la tête de tous.
Mais Bézouiche ne sait pas tenir sa langue. Il ose parler, il ose se confier pour le lecteur… !!!
Last but not least, il ne faut surtout pas oublier que Bézouiche s’était embarqué clandestinement dans un train, en 1956, pour rejoindre les rangs de l’A.L.N.
Ceci, afin de ne pas rater le train de l’Histoire !
En bon Opérateur radio qu’il fut dans les rangs de l’A.L.N, il considère qu’il a un message à transmettre.
Il n’a donc pas hésité à s’acquitter de cet ultime devoir !
Comme dans les deux premiers volets de ses témoignages, l’auteur s’autorise de brèves digressions spatio-temporelles au fil du récit, pour plonger dans son enfance ou ramener le lecteur à son époque et faire ici et là des observations ou des commentaires qu’il soumet à la réflexion de tous.
Quoi qu’il en soit, l’auteur estime n’avoir fait que son simple devoir que d’avoir combattu pour la libération de son pays. Quant à Bézouiche, après avoir fait deux fois le tour du monde en qualité de diplomate au service d’une Algérie souveraine, le tour d’un monde où les généreuses promesses d’une légalité internationale ne valent pas toujours argent comptant pour les plus faibles et les plus pauvres; après avoir fait ensuite plusieurs fois le tour de la question, il ne sait toujours pas s’il a bien fait de s’embarquer dans cette …Histoire !

Abdelmadjid Maâlem