20 novembre 2008

Centre Culturel Algérien à Paris

Centre Culturel Algérien à Paris

Mercredi 18 AVRIL 2006 à 19 H 00 :

Rencontre Avec ABDELMADJID MAALEM intitulée :

Présentation de la trilogie «Les témoignages de Bézouiche».

TOME 1 : «COMMANDO DE LA BASE DE L'EST»
Plus qu'un témoignage, c'est un récit qui nous plonge dans les maquis de l'Est algérien.

TOME 2 : «LES TRANSMISSIONS DE LA BASE DE L'EST»
A l'âge où l'on est encore boutonneux, l'auteur revient fois-ci sur le monde des transmissions et ses codes frénétiques. Ecouter l'ennemi, le sentir, avant d’être soi-même débusqué.

TOME 3 : «BEZOUICHE LE MALGACHE »
L'auteur revient cette fois-ci sur son parcours à l'ombre du Ministère de l'Armement et des Liaisons Générales (MALG) du Gouvernement provisoire de l’Algérie combattante.

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"Mesdames, Messieurs,
En vous présentant aujourd’hui mes témoignages sur les années de gloire de l’Algérie combattante, je voudrais tout d’abord remercier S.E le Moudjahid Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, qui a bien voulu introduire mon travail de mémoire d’une préface magistrale.
Le texte intégral de cette préface est à votre disposition ici et sur le site Internet du M.A.E.
Je voudrais ensuite préciser que par ses témoignages devant l’Histoire, Bézouiche, naguère le plus jeune des jeunes, aujourd’hui le plus jeune des anciens, a voulu rendre hommage à ses aînés, à ses compagnons d’armes tombés au champ d’honneur, décédés, ou encore vivants, quelle que soit leur place dans la hiérarchie de l’Algérie combattante ou de l’Algérie souveraine. Des héros qui ont balisé son parcours de très jeune combattant de l’A.L.N.
Peut-être à contresens des usages, mais en raison justement de son âge, l’âge d’un adolescent, il se sent aujourd’hui un petit peu leur thuriféraire. Il a donc privilégié le culte des héros à la culture du posthume.
J’ai décidé d’écrire en Français, car j’ai quitté en 1956 le collège de ma ville natale, Tébessa, en emportant avec moi au maquis, comme arme, les maigres mais précieux bagages scolaires de ma classe de cinquième. Ce butin de guerre légitimement revendiqué par Kateb Yacine. Par mon parcours de combattant de l’A.L.N, cette arme s’est avérée d’une redoutable efficacité.
Et j’ai voulu le faire savoir aux lecteurs des deux bords … Euh ! Des deux rives de la Méditerranée.
J’ai abordé l’écriture de mes témoignages par devoir de mémoire. Avec enthousiasme et détermination, mais sans prétention littéraire. Et je crois que j’ai bien fait de signaler au lecteur que je n’avais pas l’honneur d’appartenir à la race des chevaliers de la plume. Quoi qu’il en soit, j’ai abordé mon entreprise en solo, sans approche littéraire ou politicienne préalable, mais avec le regard d’un combattant. J’allais dire le regard d’un battant.
Ma préoccupation principale est aussi de livrer aux lecteurs les témoignages de celui qui n’a fait que son devoir que d’avoir combattu pour la libération de son pays. De livrer des témoignages dépouillés de toute empreinte idéologique ou conjoncturelle.
Je les ai abordés avec quelques idées simples pour ce qui est de la forme d’abord, du fond ensuite. Dans tous les cas je les ai abordés ‘à fond la forme’ !
J’ai résolument opté pour le récit simple, attractif, attrayant, afin de sortir des sentiers battus, de bannir la langue de bois et les idées reçues, de barrer la route au style dithyrambique et au discours ex cathedra. Un style où la frilosité, la rancoeur et la sinistrose n’ont pas de place. La frilosité des opportunistes de tous bords. La sinistrose des revanchards. La rancœur des passéistes.
Bref, un style qui vient du cœur et qui colle aux réalités d’aujourd’hui. J’ai livré des témoignages authentiques, sur les hommes que j’ai côtoyé et sur des évènements que j’ai vécus sur le terrain, ‘par le bas’.
Avec l’amour de la patrie dans les veines, avec la conviction absolue de son bon droit, avec la rage de vaincre, le récit est tout naturellement débité de mémoire. ‘Bézouiche’ l’auteur, ‘Bézouiche’ le héros du récit, ne s’est toutefois pas empêché de faire montre d’une certaine fierté pour avoir vécu une épopée glorieuse. D’avoir appartenu à une génération qu’il a qualifiée d’autorité, peut-être avec un brin d’orgueil, un soupçon de vanité, mais avec beaucoup de conviction de ‘Jil Errabahine’, la ‘Génération des Gagneurs’.
C’est l’école française qui m’a enseigné la devise républicaine ‘Liberté, Egalité, Fraternité’. J’ai donc pris les armes pour libérer mon pays, fort de cette devise. Une devise qui n’est pas négociable et qui n’est donc point une monnaie d’échange (!). Encore moins une monnaie de change. Pour rendre hommage aux valeurs de cette école, j’ai décidé sans hésitation aucune d’intituler l’avant dernier chapitre de mes témoignages, ‘Le jour de gloire eeest arrivé♪♫ !’.
Le ‘gosse’ que je fus, a péremptoirement affirmé que le Général de Gaulle est finalement sorti gagnant de cette guerre, car il mettait les intérêts suprêmes de son pays au-dessus de toute autre considération.
Après le démantèlement des empires coloniaux, l’impertinent ‘Bézouiche’ dira que la France a finalement obtenu son indépendance !
‘Bézouiche’ le collégien a tout naturellement rejoint le maquis par le chemin des écoliers !
Il a pris le maquis en resquillant dans des trains, afin semble-t-il, de ne pas rater le train de l’Histoire !
‘Bézouiche’ se considère comme étant le plus petit des grands, ces géants de l’Histoire ! Le dernier des premiers, ceux du 1er Novembre.
S’il a abordé ses témoignages par le bas, l’auteur a eu l’incommensurable honneur de parvenir, à 20 ans, au sommet de son combat et de planter bien haut le drapeau de la Victoire sur la ville de Bou-Saâda, le 5 Juillet 1962.
Aujourd’hui, il considère que sa meilleure école, en tout bout de compte, fut celle de l’A.L.N et du M.A.L.G. C'est-à-dire l’école de l’authenticité !
La jeunesse d’aujourd’hui s’imagine que les combattants de l’Épopée de Novembre étaient des surhommes, des géants de l’histoire, qu’aucune autre génération ne pourra égaler. Une génération que j’ai d’ailleurs moi-même légitimement appelée dans mes témoignages ‘Jil-Errabahine’.
Mon message est aujourd’hui légèrement différent, dans la mesure où le combat pour l’indépendance nationale, qui a permis à notre drapeau de flotter et à notre pays de retrouver sa place dans le concert des nations, apparaît aujourd’hui, à mes yeux, bien moindre aux côtés d’autres combats en vue d’une véritable libération et d’une véritable liberté, dans le contexte d’une mondialisation de tous les dangers, mais aussi celle de tous les défis et de tous les espoirs.
Des combats que les générations du 21e Siècle, indiscutablement mieux armées pour cette compétition planétaire, pourront sûrement mener à bien, afin que notre belle Algérie, géographiquement située et profondément ancrée aux bords de mare nostrum, c'est-à-dire aux premières loges des civilisations méditerranéennes, puisse émerger et retrouver, dans l’enthousiasme, la joie de vivre et la joie d’entreprendre, sa place au soleil. Une Algérie réconciliée avec ses enfants, avec son environnement géopolitique. Une Algérie que la tectonique des plaques pousse inexorablement vers le Nord. Bref, une Algérie qui ne peut pas déménager de ses aires civilisationnelles.
Tout comme Bézouiche ne veut pas déménager de la terre de ses ancêtres ! "
Je vous remercie.

C.C.A de Paris, Le 18 Avril 2007
Abdelmadjid Maâlem

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